Au cinquième jour de tempête, enfin vient l’apaisement et la délivrance. En léger différé, suite et fin enfin, d’un sérieux coup de torchon arctique.
Jeudi 18 janvier, 14h
Mon ange gardien revient ! Uuge, vaillant et imperturbable, brandit son arme magique : une pelle. Un bruit sourd dans la cuisine : il vient de faire tomber le rempart blanc qui me coupait du monde. Protégé jusqu’au bout du nez, il attaque la congère qui fermait la porte. En quelques minutes, je peux -délivrance suprême- ouvrir le vantail du haut et JE RESPIRE !
Les tourbillons de neige me sont doux au visage comme la caresse d’un duvet. Mes poumons se gorgent d’air frais, mon cerveau s’éclaircit (impression?). Toujours condamnée à ne pas sortir, je vois avec rage un autre dragon jaune attaquer les montagnes russes qui ont transformé notre village. Le monstre d’acier, mâchoire en action, creuse une tranchée profonde où disparaissent les motoneiges enfin libérées. Le Pilersuisoq a du rouvrir.
Jeudi soir
Cette fois, la tempête s’apaise doucement. Quelques bourrasques rappellent encore la furie de ces derniers jours. Derrière ma fenêtre, je profite pleinement du calme retrouvé. Je ne suis pas à plaindre, moi, dans mon igloo si confortable. Bien des maisons n’ont pas de réservoir d’eau, et pour tout chauffage un unique poêle. Si par malheur le temps mauvais vient à durer trop longtemps, il faut malgré tout braver les éléments pour aller remplir les bidons d’eau aux points d’eau du village et les tirer dans la neige, courbé contre le vent.
Vendredi 19 janvier
L’ange Uuge revient, dégage complètement la porte d’entrée. Là où je descendais 4 marches de bois, je monte maintenant un escalier de neige creusé dans la congère. Mais JE SORS ! Au sixième jour, pas vraiment fraîche et encore un peu étourdie, je rencontre des humains et je peux parler,
Je rejoins les enfants de l’école et leurs professeurs qui célèbrent, du haut de la colline, le retour du soleil. Et même s’il ne perce pas vraiment le coton du ciel, nous sentons tous sa présence bienfaitrice. Libérée de la tempête, libérée de la nuit.
(fin de l'épisode tempête)
Commentaires
ouah!!!! quelle délivrance!!!! à moins d.avoir vécu un « truc » semblable, malgré la description imagée de ce récit vivant, impossible d’imaginer la réalité d’une telle situation dantesque!!! continuez à nous régaler - certainement pas le même régal pour vous, sinon celui de le traduire dans l’écriture - merci merci!!! toutes les semaines je guette l.annonce de votre Compte Rendu!!! La prochaine fois......emmenez moi avec vous!!!!Lol!!!
Claude du Vaucluse